Le communiqué interministériel en date du 16 juillet
2020 signé de trois ministres du gouvernement, invitant les importateurs au
respect des dispositions réglementaires en matière d’importation des œufs de
consommation, était au cœur d’un point de presse hier mardi 21 juillet 2020.
Tenue par le Directeur de l’élevage, Yao Akpo, en présence du Directeur général
du commerce, Jean Bernard Favi, la rencontre a permis d’expliquer à l’opinion
publique, les principales raisons de la décision gouvernementale.
Eclairer l’opinion publique sur les principales
raisons qui ont amené le gouvernement à interdire l’importation des œufs de
consommation au Bénin. C’est l’objectif poursuivi par le Directeur de l’élevage
en organisant en présence du Directeur général du commerce, Jean Bernard Favi,
un point de presse mardi 21 juillet 2020 à Cotonou. Selon Yao Akpo, les raisons
sont de deux ordres. Il y a des raisons sanitaires et celles économiques. En ce
qui concerne les raisons sanitaires, il a fait savoir que des risques sont
encourus aussi bien par les consommateurs que par les animaux. Chez l’homme,
les œufs incriminés n’étant pas soumis à une inspection de salubrité, ils
constituent des vecteurs de maladie et peuvent être à l’origine de divers
troubles chez le consommateur avec des conséquences sur la santé publique. Chez
les animaux surtout les volailles, celles industrielle (poule pondeuse, poulet
de chair) et traditionnelle sont menacées de grippe aviaire. En effet, en se
basant sur les notifications faites par les Etats à l’Organisation mondiale de
la santé animale (Oie), il est apparu que trois sous-types du virus de la
grippe aviaire circulent dans la sous-région (H5N1, H5N6 et H5N8). La grippe
aviaire notamment celle causée par le virus H5N1 est une maladie très meurtrière
pour les volailles. De plus, elle constitue une zoonose c’est-à-dire une
maladie pouvant être transmise à l’homme par les animaux ici représentés par
les volailles.
Les raisons économiques
Sur le plan économique, renseigne le directeur de
l’élevage, il est observé une mévente des œufs produits localement. En effet,
le prix de vente d’un plateau de 30 œufs importés varie entre 1200 et 1400 FCfa
suivant le calibre, soit une baisse de 300 à 500 FCfa en comparaison au prix de
vente des plateaux d’œufs produits localement (1500 à 1900 FCfa). Selon le
conférencier, « ce phénomène pourrait à terme annihiler les efforts consentis
par le gouvernement en matière de promotion de la filière des œufs de
consommation à travers le Programme national de développement des œufs de table
», a-t-il expliqué. Pour finir, il a rappelé que toute importation d’œufs de
table doit faire l’objet d’une autorisation d’importation délivrée par la
Direction de l’élevage. Ce faisant, il est demandé à tout importateur ou
distributeur d’œufs de consommation de se conformer aux dispositions de
l’arrêté interministériel n° 2005-3889/Maep/Micpe/Mfe/Msp/Dc/Sgm/De du 13
décembre 2005 portant interdiction temporaire d’importation, de distribution et
de transit des volailles, parties et abats de volailles congelés, poussins d’un
jour, œufs et aliments de bétail en provenance des pays infectés de grippe
aviaire. De même, selon ses propos, toute infraction ou tentative d’infraction
aux dispositions de cet arrêté est punie des peines prévues à l’article 37 de
la loi n°90-005 du 15 mai 1990 fixant les conditions d’exercice des activités
de commerce en République du Bénin et celles prévues aux articles 17 et 22 de
la loi n°84-009 du 15 mars 1984 sur le contrôle des denrées alimentaires sans
préjudice des sanctions prévues par le Code des douanes. « En tout état de
cause, les corps de contrôle à divers niveaux ont été instruits aux fins de
redoubler de vigilance dans l’application des différents textes cités ci-dessus
aussi bien aux frontières que sur toute l’étendue du territoire national »,
a-t-il conclu.
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